Canapé et Charentaises: Microbe mon Amour

En cherchant le mot “crève” dans le dictionnaire, je me retrouve nez à nez avec “crématorium”. Comprendre, un “lieu où l’on incinère les corps et où, incroyablement, il est interdit de fumer.”

Pour un début, ça aurait pu être pire.

« Patiens quia aeternus (Attends j’éternue!) » 

  • Unités d’alcool: des litres
  • Poids: 3000 kilos
  • Repas: beignets au chocolat, pâté de chaton, délice de furet
  • Calories: des milliers
  • Sélections: 18 jours (pourquoi faut- il que le mois de février soit aussi court?)
  • Maintenant je sais: on veut tuer mon art.

Il y a les filles qui profitent de la vie, les autres profitent des microbes.  Tous solitaires!

     “Des températures entre -16 et -32 degrés en cette période de crève générale.”

Une journée qui commence comme toutes les autres. Entre dynamisme gastrologique et aspirine. Et vous, quelle fiévreuse êtes vous?

Avec votre vieux jogging craqué, la robe de chambre de mémé, les charentaises et la bouillotte, vous voilà fin prête, au top de votre potentiel de séduction.

Votre côlon intestinal coule de source. Partout où vous passez, vos globules blancs trépassent. Seule et en manque d’amour, vous venez de perdre Henri, votre gentil cochon d’Inde étouffé par votre trop plein d’infections.

11h: Collision brutale entre un poulpe et un bouton d’acné. On retourne se coucher.

Vos examens de sélections approchent à grand pas et vous ne pouvez rien faire d’autre que de regarder des comédies pharmaceutiques pendant que votre cher et tendre passe sa visite médicale entouré d’infirmières gonflées d’implants nichonnaires. Elles, bien sûr, ne sont jamais malades, car elles consomment de l’Actimolle tout au long de l’année, pour être belle de l’intérieur. Et ça se voit à l’extérieur. Connasses. Voyez le bon côté des choses, c’est l’occasion de vous rendre justice et de leur  faire la bise pour les transformer en paratonnerres à bactéries.

Visiblement, à vomir sur la cuvette des toilettes, le pronostic de durabilité de votre couple est engagé.

Ne laissez pas ces évènements se transformer en névrose post-traumatique. Le Ministère de la Défense Immunitaire est là pour vous accompagner dans votre réinsertion virusologique. En adoptant le mouchoir intégral triple épaisseur, vous ne risquez plus de chercher vos petits kleenex au fond du sac! Et vivre épanouie avec votre colonie de microbes!

Vivez une expérience émotionnelle intense avec votre con-joint.  Bougies parfumées au Vicks , dégustation d’expectorants, expositions de virus colorés aux lignes épurées, mouchoirs de créateurs. Avec les derniers suppositoires enrichis en phéromones, vous vous sentez plus sûre de vous, plus sexy. L’être aimé tombera de nouveau à vos pieds.

Game Ovaire.

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Canapé et Charentaises

Ouvrir son esprit c’est bien, ouvrir sa gueule c’est mieux! Dépression nerveuse du lamantin furieux.

 Bonne année? Non. “Elle ne peut pas être bonne avec tout ce qui s’annonce, essayons de nous en sortir comme les années précédentes ça ne sera pas si mal.” Entre Kinder Surprise et culotte de cheval, aujourd’hui loin des jarretelles et des bas de soie vous avez réussi à passer le cap? Félicitation. Mais ne vous faites pas d’illusion, vous allez une fois de plus passer une année pourrie seule, seule et encore seule.

Vous, mères indignes qui avez laissé vos bambins s’asseoir sur les genoux d’un célibataire à l’âge très avancé qui s’intéresse aux petits enfants. Vous, qui avez survécu à la Dinde de Noël au milieu des con-sanguins. Vous,  qui ne vous êtes pas étouffé avec un sushi à Nouvel An. Vous, qui en 2011 avez échappé à l’herpès, au bouclier de furoncles après le plateau de fruits de mers, aux miasmes et autres petites douceurs.

Sachez qu’en vous démaquillant correctement vous aurez perdu les 10 kilos pris pendant les fêtes. Et pour les autres, il est temps de songer à une grosse cure d’austérité. Ne vous inquiétez pas, tout est prévu pour ça!

 Que s’est-il passé dans le monde ce premier janvier 2012? 

 Pays Bas: 10 000 âmes en perdition, solidaires des industries pharmaceutiques dans les eaux glaciales à Scheveningen. Suite à une pandémie de débâcle intestinale, les ventes de Cerlefes ® sont en augmentation constante.

 Allemagne: les allemands ressortent les canons du 17ème siècle à Villingen-Schwenningen dans la Forêt Noire. Comme quoi, ils ont trouvé une alternative ludique pour ne pas finir cobayes en centre psychiatrique à force d’écouter leur femme pleurnicher sur leurs fesses granuleuses, plates et tremblantes.

 Suisse: Session course aux cochons. Pour lutter contre le végétarisme et la bûche au tofu. Parce que eux, ils aiment leur prochain.

USA: Michael Bloomerg se jette sur Lady Gaga sous une pluie de confettis. Attention, si le charme français semble toucher des millions de gens, l’herpès aussi.

Canada: entre tirs de missiles et tests de combustibles nucléaires, tuant sur leurs passage, tous ceux qui font l’économie de leur intelligence. Sélection naturelle.

France: 1,13 milliards de SMS envoyés, révélation des la liste des 829 médaillés de la Légion d’Honneur. Gilbert Montagné en fait partie… sisi. A part ça? Euh…  Ultima ratio! (=Plus qu’une boîte de conserve, chef!)

Vous voulez de la justice? Vous vous êtes trompé d’espèce.

Mais encore?

Du chômage, de l’amour de l’inflation, de la violence, de la surpopulation, bienvenue 2012! Entre orgies de champagne et jus de foie gras, nos Gorgones politiques ont aussi pensé à nous.

Il y a les incurables fossoyeurs de bon sens “On va s’en sortir. La France va s’en sortir!”  Non les jeunes en 2012 auront un travail, un vrai! On ne retrouvera plus de gosse de 12 ans pendu au fil de la x-box, suffocant dans la graisse de son hamburger! “Debout la République!”

Celle qui croit en l’harmonie entre les êtres, la paix dans le monde et au mariage entre un cochon d’inde et un rhinocéros “Nicolas Sarkozy pendant cinq années n’a eu cesse d’opposer les Français les uns aux autres, créant l’exclusion et la haine. Je formule enfin un voeux pour tous les enfants à naître dans le courant de l’année 2012 je leur souhaite de grandir en paix et en liberté”.

Moralité: Si il y avait plus d’amour et de tolérance dans le monde, les petites vieilles ne seraient pas obligées de planquer le cannabis dans le croupion des lapins. Mangez des gosses et faites des chèvres.

Dans tout ça subsistent malgré tout quelques détracteurs de savoir-vivre quoique réalistes. “Salut à tous. Une chose est sûre, les bobards et le foutage de gueule vont continuer en 2012”.

Ca va, arrêtez de vous plaindre, vous auriez pu finir enfermée avec un moine moldave.

Petit tour d’horizon pour 2012. Noyés dans la graisse d’andouillette et pâté de poussin. Nous sommes perdus.

Augmentation des mutuelles 4,7%, de la TVA à 7%, du gaz de 4,4%, les transports d’1,5%… même l’alcool prend cher.        Le SMIC augmente de 0,3%. Nous sommes sauvés!  Entre ça, on se dit que des os disparus au fond d’un puits ou des journalistes qui braquent avec un pistolet Fisher Price c’est anecdotique… Bonne année!

Désormais vous pourrez porter plainte sur internet avant d’obtenir un rendez vous si elle est reçue. Bien fait! Si on devait s’intéresser à tous ceux qui souffrent sur cette planète la vie serait un enfer.

Imaginez deux secondes, le travail d’écoute et de réconfort plus de leur boulot. Des jeunes arnaqués sur le plan physique à la naissance qui viennent porter plainte contre Kelloggs parce que les régimes utopiques au dos des paquets de céréales ont gangréné un peu plus leur postérieur. Vous auriez aimé être musclée et épilée de naissance mais non! Le grand barbu a décidé que vous allez en chier toute votre vie! C’est comme ça.

Pendant ce temps, peut être que votre matou se fait violer, séquestrer par une autruche. Donnez nous du suprême de volaille en 2012! Et donnez leur des super voitures, plein de pétards qu’ils pourront utiliser pour protéger leur croupion et ceux des citoyens tout ça tout ça. Et que tout le monde y soit gentil avec eux. Amen.

Bon, bilan et réflexions janvier 2012:

– L’eau est un liquide nocif qui vous prive des plaisirs de la soif. L’abus de whisky provoquerait un déséquilibre chez les buveurs. Cette croyance est sans fondement.

– Certaines pub reçues sur une boîte mail vous font sentir vraiment spéciale: “Découvrez à quel point la coupelle menstruelle Fleurcup peut changer votre vie de femme pour seulement 14,99 euros actuellement!”

– Gizmo a été kidnappé, ligoté, embrigadé. Sus à l’ennemi.

 Il y a plusieurs façons de réagir à une année qui s’annonce mal. Couiner et supplier, se laisser porter par une vague d’agressivité, élever des vers solitaires, devenir terroriste professionnelle et rejoindre les commandos mangoustes.         Plutôt que de prendre du cyanure à l’apéro pourquoi ne pas revenir aux sources, là où nos pères les Gaulois buvaient de la cervoise et mangeaient du cochon sauvage?

– C’est bien connu, tout est bon dans le cochon. Aussi vrai que tout est à chier dans le boucher. Petit animal tout mignon qui fait grouik dans son auge, il se mange tout entier, depuis la palette jusqu’au filet mignon en passant par les pieds, les oreilles et … les tripes.

                                                  Have a good trip! (Entendre: les tripes sont excellentes)

Le mot en lui même est ignoble.  Mais c’est la tradition. Alors on sert les dents, on sert les fesses et on se créé une barricade olfactive. L’important c’est de rester digne au milieu de ce purpurin cristallin.

-Après un tel évènement, une nuit dans la neige, le cul trempé dans une tente pas étanche en pleine montagne c’est anecdotique. Humilité et masochisme, ça oui. Mais le saucisson à 6h du matin est une belle récompense. Tout se mérite! Les tibias sont en place, l’honneur est sauf. Ou du moins je peux essayer de le faire croire.

 -Vous êtes entourées de femelles fichues comme des sandwiches de chômeur avec des mamelles gorgées de graisse et de silicone. Ce genre de pouffinoute de l’Est qui va toujours très bien quand vous allez au plus mal , qui rit beaucoup… beaucoup trop et vous  méprisent pour que vous vous sentiez méprisable. Avec votre silhouette de phacochère et votre culotte de pingouin du désert faut dire que c’est difficile de rivaliser avec ces chipolatas de compèt. Vous pensez que l’acide de sulfure est la solution pour qu’elles arrêtent de faire de remuer leur écoeurante masse de sébum qu’elles se sont fait réinjecter dans le décolleté devant votre très con-joint. Mais la vie en décide autrement.

Le Nutella et les kleenex c’est dépassé. Steyr Aug, Famas, Glock trois gladiateurs beaux comme des Dieux voleront à votre secours, accompagnés de leurs chères et tendre Benelli et Valmet. De fidèles expectorants de mauvaise humeur qui rétréciront votre cellulite et sublimeront votre quotidien de femme. Parce que vous méritez ce qu’il y a de meilleur. Glamour, même pas vulgaire, pour s’amuser en solo, ou à deux , ils vous redonneront élégance, charme et magnétisme de vos 20 ans.

Les trois piliers d’un couple uni sont le respect, la communication et le fusil d’assaut. Car vous êtes de celles qu’on ne quitte pas, ou alors les pieds devant. –

-Je ne suis pas physiquement programmée pour être polie. Mais pour une fois ça va.

Métro, boulot, gastro. Une année qui s’annonce finalement comme toutes les autres. Tout ce que l’on pourrait se conseiller c’est d’affronter ce qui vient avec noblesse, les pieds dans la fosse à purin mais la tête haute!

(www.pre-plainte-en-ligne.gouv.fr)  (j’ai pas menti!)

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Canapé et Charentaises

“La naïveté grotesque des enfants fait peine à voir, surtout si l’on veut bien la comparer à la maturité sereine qui caractérise les adultes. Par exemple, l’enfant croit au Père Noël. L’adulte non. L’adulte ne croit pas au Père Noël. Il vote.” Pierre Desproges

“Mille cinq cents oies du Périgord ont entamé une grève de la faim à quelques jours de Noël. On ignore encore les causes d’une telle décision.” Daniel Prévost

“Bonjour. Vous n’avez aucun nouveau message”…

Ce qui est fantastique dans le fait que vous puissiez détester Noël c’est que pour le coup, tout le monde vous oublie pour de bon et vous laisse crever la gueule ouverte avec votre porphyrie aigüe. Bonjour Prince Charmant!

Noël c’est chaque année le même rituel: il faut s’y préparer, le supporter et s’en remettre. Sans finir dans l’au-delà des eaux de vie. Bien que ce soit parfois nécessaire. La magie de Noël ça marche pas pour les célibataires. Mais sachez qu’à chaque seconde où nous refusons de nous aimer les uns les autres, un bébé panda verse une nouvelle larme. Bande d’insensibles.

J’avais pensé faire circuler que j’avais fini en cellule psychiatrique à force de me complaire dans mon aliénation précoce mais l’idée m’est venue un peu tard. Personne ne m’en aurait voulu alors, de zapper tout le monde pour le “Joyeux Noël”!  Que voulez vous, même les foetus mentent.

Bref bilan de ce 25 décembre 2011:

  • moins 364 calories
  • plus 2000 calories (certaines choses ne pardonnent pas)
  • zéro coup de téléphone
  • zéro message
  • un téléphone coupé
  • le bout du doigt aussi
  • l’éternel pyjama rose à coeurs
  • la comédie romantique qui va avec
  • douleurs articulaires et maux de gorge
  • le coton c’est pas sexy mais c’est confortable

La pintade est farcie. Une belle et horripilante année de plus qui s’achève, vous laissant en tête-à-tête avec votre teint de merde et votre cul de percheron. Aucun cavalier ne viendra frapper cette année à votre porte si ce n’est le livreur de produits surgelés. Les charentaises sont de mise pour nous accompagner avec honneur et fidélité derrière le canapé quand vous finirez complètement distillée. Bourrée comme un polonais? Pas du tout, c’est de l’expérimentation bénévole de molécules qui révolutionneront peut-être un jour la médecine traditionnelle!

Le pallier de lucidité dépassé, on se sent prête à affronter un super programme pour mettre ses neurones en mode déshydratation. De l’amour, de l’émotion, un bel élan humaniste “Love Actually”  au goût du jour. Session mouchoirs et bulles de morve mais c’est de circonstance.

Dès le début du film, un (ex?) junkie déclare “Noël c’est pour ceux qui ont quelqu’un à aimer. C’est pas mon cas”. Que voulez vous, ils n’ont toujours pas sorti de vaccin contre l’égoïsme. Si on aimait tout le monde sans discrimination on ne pourrait pas fonctionner. Les lendemains sont difficile, entre ecchymoses douteuses, un merveilleux furoncle et les 24 cachetons d’aspirine nécessaires pour encaisser la sobriété forcée. Dans certains jargons on appelle ça gueule de bois. Matraquage publicitaire.

Mais qui est ce Père Noël?

Un homme soit-disant capable de parcourir 149 millions de kilomètres, se déplacer à 5800 km/seconde pour gâter 2,5 milliards d’enfants (uniquement les gros riches à l’éducation douteuse tout le monde sait que les enfants pauvres le sont parce qu’ils n’ont pas été sages). Un mangeur de choucroute même pas français, qui boit du coca et réduit des lutins à l’esclavagisme. De plus, selon une étude du cabinet Greenflex, rien que pour la France le Père Noël utilise, entre la fabrication des jouets, leur distribution et les kilos de carottes consommés par les rennes, près de 63 000 tonnes d’équivalent CO2. C’est ainsi que c’est année, une marque américaine de voitures offre au Père Noël un traîneau écolo pour réduire son empreinte carbone. Et c’est vous qui payez ses taxes!

Et les associations protectrices des animaux? Vous croyez qu’elles se bougent pour sauver les rennes de l’humiliation qu’ils subissent chaque année? Vous aimeriez que l’on vous colle une fusée de détresse sur le bout du nez pour guider votre con-joint torché en pleine nuit? Thomas Nast,un dessinateur politique n’avait rien de mieux à foutre en pleine guerre de Sécession que de faire un Père Noël sapé comme un communiste. En URSS ils avaient le Petit Père des peuples, nous avons le Père Noël.

J’en appelle à la condamnation à mort de ce mangeur de choucroute multirécidiviste! A l’empoisonnement au cadmium! Au lingchi! A la sulfateuse! Mes compatriotes, chaque fois que vous abattrez un rouge, vous sauverez un lutin. Désespoir et benzodiazépine? Absolument pas. J’établis simplement une réflexion sur l’éthique de la responsabilité et les liens transgénérationnels.

Noël, le plus gros mensonge de notre siècle. Mais si il survit parmi nous c’est que ça marche, le mensonge. Un peu comme le nuage de Tchernobyl et le passé vichyste de Mitterand. Tout le monde ment. C’est grâce à ça que la société fonctionne, c’est ce qui vous différencie de votre chien qui vient vous réclamer des câlins plein d’amour après s’être roulé dans la merde. Mais les mensonges c’est comme les gosses. C’est du boulot mais ça vaut le coup parce qu’ils assurent notre avenir.

Les français les plus pessimistes du monde? Moi j’aurais plutôt dit que ce sont les premiers à avoir ouvert les yeux. Car pendant que vous êtes en train de revendre vos cadeaux sur Ebay en bouffant le foie d’une pauvre petite oie sans défense qui a succombé sous la torture, quinze personnes ont sauté dans la maison du seigneur au Nigeria. L’amour est partout? Youpi.

Tout ça est aussi vrai que les vieux ont peur des noirs, les idiots n’ont pas d’ambition. Comme dit House, “je peux haïr le genre humain mais pas les guérir de leur connerie chronique. Oeil pour oeil, LSD pour antidépresseurs. Tout s’équilibre”.

Un Noël entre le ver solitaire et le pâté en croute. Vous inquiétez pas pour moi. Un suppo à l’eau bénite et ça repart.

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Canapé et Charentaise « 2011 heureuse et winneuse »

Rumeur, la théorie du complot

«Je vivais complètement coupée du monde, je n’avais plus d’amis, je ne voulais plus sortir, les rumeurs ont illuminé ma vie». 

Il ne se passe toujours rien dans votre vie? Votre vie professionnelle est un désastre? Votre vie sentimentale est merdique voire inexistante? Votre peau commence à avoir l’aspect du PQ et le Nutella s’est offert une pension complète dans votre postérieur?  Plutôt que de vous ruiner dans des implants nichonnaires pour combler un manque (qui de toute façon vous fera prendre 20 kilos sur la balance) tentez l’ablation du cerveau et remplacez-le par le seul élément qui vous redonnera un statut en société: des rumeurs à colporter.

La première chose à savoir pour s’intégrer dans cette société médiocre c’est qu’elle est dirigée par deux concepts bien souvent indissociables: le sexe et les rumeurs.

Oui, la rumeur est crée à partir d’un mensonge, d’un préjugé ou d’un canular mais sa finesse de frappe et son absence de barrière sociale illumineront à nouveau votre regard qui fera des ravages dans votre entourage! En effet, après un petit peu de maîtrise, il vous sera facile de détendre l’atmosphère, égayer les crises de nerfs et de jalousie et vous mettre en valeur en éliminant toute concurrence.

Le monde aura hâte d’entendre vos déclarations sur les penchants de votre patron pour les implantations capillaires occultes (100% efficace et non cancérigène).

C’est bien connu, seuls les mythomanes les plus ambitieux accèdent au respect suprême. Les autres n’ont plus qu’à investir dans une bonne assurance-obsèques car si le ridicule ne tue pas, la connerie  c’est moins sûr.

Après, tout est une question de maîtrise de la langue française. Savoir colporter demande des capacités d’adaptation à toute épreuve afin d’intégrer tous les milieux sociaux. Dans la haute société vous «supputez que Mélanie entretient une liaison scabreuse avec le frère du fils du cousin de son époux». Dans votre bar à bières favori vous «savez de source sûre que Florence s’est faite troncher par toute la caserne de pompiers du quartier». Tout est dans le style.

C’est ainsi, il faut parfois faire des concessions et mettre ses neurones au régime. Mais est-ce vraiment important? Le principal c’est quand même d’avoir des choses à dire, non?

Fuyez les pseudos-intellectuels. Tout comme le critique social H.L Mencken qui voyait le conspirationnisme comme un symptôme de stupidité et une façon d’éviter de se prendre en main et d’assumer ses failles. Quelle connerie! Je suis sûre qu’il en a du dossier celui-là!

Non vous n’êtes pas un(e) râté(e) total(e) vous faites un geste citoyen pour égayer l’existence vide et insignifiante de vos collègues. Cela s’appelle l’empathie. Face à leur détresse, vos cordes vocales se mettent à vibrer, votre bouche se dilate pour évacuer des inepties sorties du plus profond de votre malêtre.

Autre avantage, le fait que vous l’ouvrez vous donne un sentiment d’invincibilité qui fait que vous ne vous ferez jamais casser la gueule. Le principal est de s’exprimer, même si l’on a rien à dire.

Selon le psychologue Robin Dunbar, les rumeurs seraient l’équivalent civilisé de l’épouillage chez les singes. Un geste social qui créé des liens et renforce le groupe. Elles aideraient à se comprendre, à se comparer. C’est à travers elles que l’art d’aimer son prochain prend tout son sens vu que vous n’avez aucune estime de vous-même! Moralité, ce qui vous différencie du singe, c’est votre paire de pompes.

Non, colporter des rumeurs n’est donc pas réservé aux gens surfant sur l’aridité de leur intelligence!

Il faut même une certaine dose de créativité.

Vous aurez beaucoup plus de chance de faire des adeptes en vous rendant dans un lieu à forte cons-centration démographique: quelque soit l’institution (et là, vous avez le choix…). C’est bien connu, dans ces milieux là, tout le monde couche avec tout le monde! Travailler plus pour gagner plus?

Choisissez votre victime. De préférence une personne stable, professionnelle ou extérieure à l’établissement. Que vous soyez novice ou expérimenté, laissez pousser votre in-imagination. Engagez-vous dans votre croisade du mensonge. Plus il est gros et se propage, meilleures sont vos chances d’obtenir un rôle social important.

«Jérôme a des relations sexuelles avec une taupe tétraplégique.»

Laissez tomber les idéaux, une rumeur doit forcément être négative. Issue d’une génération désenchantée, c’est le seul moyen de redorer votre image.

Plus le nombre de cons-pirateurs augmente plus votre rumeur semble crédible. Faites des adeptes! Vous n’aurez plus besoin de sauter rageusement à pieds joints pour prouver votre existence.

Et enfin parlez-en comme l’évènement de l’année, c’est en lançant les modes que l’on fait grimper sa côte de popularité.

En suivant tous ces conseils, il y a de grandes chances que vous obteniez le boulet d’or de la discorde. De plus, une rumeur fait brûler environ 800 calories et fait travailler vos capacités cognitives. Redécouvrez le «kung fuck» social ainsi qu’un corps de rêve pour l’été et regagner le coeur de Raymond. «Il est blond, il est beau, il sent bon le sable chaud, il n’est pas légionnaire mais champion de RTT (Ragots Tout Terrain)

 » Décider de ne pas être un salopard permet de se sentir plutôt bien… Ca pourrait presque remplacer Dieu. » disait Ernest Hemingway. Pour ce qui est de la devise «Mon honneur c’est la fidélité», aujourd’hui ça pue la naphtaline. Courage mes sacrétinpatriotes!!! On maîtrise votre destin!


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Peste et Choléra sur l’auberge espagnole

Une moche sous le coude c’est plutôt le bon plan. Pas de rivalité, un statut exclusif auprès des hommes. L’idéal pour une colocation. Mais dans la vrai vie, la belle et la bête ne font pas toujours bon ménage

Fille de la nuit, elle rentre toujours au moment où vous vous couchez. Sans retirez ses talons qui font trembler le parquet de votre vieil appartement, deux ou trois fonçagesdans les portes dû à un taux d’alcoolémie un peu élevé et le tour est joué: votre 102e nuit blanche à inscrire sur votre carnet. Vous ne manquerez pas de vous repeindre les cuisses en vous asseyant sur les toilettes car ne l’oublions pas, une femme ivre et des talons ne sont pas forcément les clés de l’équilibre… Malgré tout, elle saura se montrer une bonne « Desperate Housewife ». Mais seulement quand vous êtes là. Elle viendra vous réveiller sans scrupules à 5 heures du mat pour vous rappeler que la poubelle est à descendre, le tout dans une gouaille insupportable. Tout en vous glissant que votre chambre ressemble à un « camp de gitans » si vous avez le malheur de ne pas avoir rangé votre bureau pour avoir fini votre travail à 2 heures du mat.

Les pics fusent comme de véritables spitfires pour se convaincre que sa vie est moins pourrie que la votre. Des petits mots doux du genre : «Tiens, tu as fait cuire du poisson aujourd’hui ? Ça pue ! »; « Tu les vides rapidement tes gels douche, t’as peur des germes? » ou encore « Tiens, le type qui est venu hier, c’était bien ? » ; « T’as pas passé l’aspirateur hier, tu vas ramener des cafards ! » Et comme s’engueuler c’est fatiguant, vous vous délecterez de la regarder rougir et sauter rageusement à pieds joints face à votre indifférence.

Ce genre de fille ne boit que des jus de fruits aux noms compliqués. Le jus de goyave par exemple. Elle pense que ça donne un côté intellectuel. Celui que, selon elle, vous n’aurez jamais, vous qui achetez votre jus d’orange à Lidl. Et s’arrange toujours pour faire les courses en masse pour blinder le frigo. Résultat des comptes, vous pouvez à peine y caser un pot de moutarde. « C’est pour ton bien », vous sortira t-elle, « on voit que t’as pas de mec toi », conclura t-elle en regardant votre pantalon qui fait pattes d’eph’ aux cuisses. Et pour cette fille qui suit un régime de tortue il deviendra de toute façon difficile de cuisiner. Ces filles-là ont un odorat hyper développé quand il s’agit de vous pourrir la vie.

De toute façon elle vous détestera. Quoi que vous fassiez. Un sourire, un mot gentil, un mot tout court, un passage aux toilettes, votre existence l’insupporte. Elle ne sortira de son bunker qu’une fois que vous aurez rejoint votre « zone libre » pour la soirée : votre chambre. Quand elle n’est pas en train de fouiller pour y chercher des preuves accablantes d’un mode de vie douteux. Si la haine est intimement liée à l’amour je vous conseille de surveiller vos arrières pendant la nuit.

En bonne colocataire, vous prendrez soin de ne pas dépasser les 10 minutes nécessaires dans la salle de bain. Mais elle trouvera toujours le moyen de vous dire que vous y avez passé 40 minutes parce que vous êtes entrée à 8 heures 34 minutes et 12 secondes ! Un conseil, quand on cohabite avec une femme qui ne vit qu’à travers ses débats capillo-vestimentaires, toujours se faufiler dans la salle de bain avant elle, toujours, sauf si vous cherchez depuis six mois un bon argument pour quitter votre patron tyrannique.

La colocation c’est le bon plan quand on est jeune (ou pas) et que les fiches de paie ne suivent pas. Malheureusement il arrive parfois que l’on tombe mal. Et de la jeune femme heureuse et épanouie qui pense vivre une expérience à « L’auberge espagnole », vous finissez par passer une année pourrie et sombrez dans l’anorexie de l’ego. Et cette année, le maillon faible, c’est moi. Comme je suis une grande idéaliste, je me casse encore la tête à développer de grandes théories sur l’harmonie dans le couple imposé qu’est la colocation.

Mais qui n’a jamais connu le boulet d’or de la discorde ? J’ai bien pensé empoisonner ses yaourts 0%, poser des bombes sous son oreiller ou lui coller mes phalanges dans les dents mais est-ce la bonne solution ? Il paraît que la méchanceté vient de la faiblesse. Si on considère ce paramètre, elle serait en phase terminale. Alors avant de finir le mouchoir dans une main, la paire de ciseaux dans l’autre pour couper vos cheveux et 15g de cocaïne, j’espère que ces éléments vous aideront à repérer plus facilement le danger pour mieux le contourner.

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Se souvenir des massacres de 1947 contre le peuple malgache

Henriette Rita

Jusqu’au 5 avril, une exposition à l’Université de Nanterre montre ce qu’ont été les souffrances indicibles de dizaines de milliers de victimes, mortes pour s’être révoltées contre la puissance coloniale française.

 

29 mars 1947. Une date sombre pour l’Ile Rouge, celle de la répression coloniale française. Odeurs de sang, d’excréments et de poudre : des dizaines de milliers de morts à partir de ce jour-là jusqu’à la fin de 1948. 89 000 selon un rapport de l’état-major français en 1949. Un chiffre ramené à 40 000 morts environ depuis par plusieurs historiens.

Jean-Luc Raharimanana, écrivain et auteur de « Madagascar 1947 » est à l’origine de l’exposition « 47, Portraits d’insurgés » qui se tient jusqu’au 5 avril à l’Université de Nanterre. Pour ne pas oublier ce qui n’a qu’un nom : un terrible massacre. Madagascar c’était la France et le gouvernement français avait ordonné une répression féroce pour « mater » une insurrection des « indigènes » contre l’« occupant ».

Des scènes, des portraits et une sépulture photographiés tapissent les murs du hall du bâtiment B. Des étudiants, des professeurs et des vieillards mal à l’aise devant des visages qui sont l’Histoire. Les mots apparaissent comme inutiles quand les visages parlent à leur place. Celui d’Henriette Rita, le corps décharné, les orbites enfoncées. Elle avait 14 ans en 1947. Etait encore à l’école. Elle raconte les avions et « les Blancs » qui brûlaient les villages. Les coups de feu incessants, sa fuite dans les forêts de caféiers où elle est tombée malade. Mourir sous le plomb ou mourir de faim.

La forêt, réputée pour être un lieu sûr, s’était transformée en porte de l’enfer. La nourriture était inexistante. Les soldats français répandaient des poisons qui provoquaient de graves plaies au contact de la peau. Dans une guerre qui n’en portait pas le nom, les avions larguaient des photos sur les villages. Des photos de cadavres rongés par les infections, les chairs éclatées par les balles. Des femmes enceintes au ventre ouvert par les coups de sagaie. Henriette a tout vu. Les stigmates sont toujours sur son visage.

Elle a survécu, mais c’est comme si elle était morte avec eux, attendant que l’on vienne la soulager du lourd silence qui pesait sur sa mémoire. « Trahison des Français » qui se sont assis sur la charte de San Francisco promettant la liberté à tous les peuples du monde. « Hier je suis tombée, je suis fatiguée, je n’ai pas d’argent et le médecin est loin. Je suis vieille. J’ai très mal. L’os est brisé. Mais c’est étrange, personne n’est jamais venu me demander de raconter ce qui s’était passé. Tu es venu aujourd’hui et je vais mourir », dit Henriette à un Français qui a recueilli des témoignages de victimes.

Un peu plus loin, Paul Ralaivao semble tout droit sorti de la Nouvelle Orléans. Chapeau en paille et barbe blanche de quelques

Paul Ralaivao

jours, il sourit. Tristement. Un blues semble baigner ses yeux noirs. Des rides faussement rieuses au coin des yeux. Quand on a connu la guerre et l’odeur de putréfaction se dégageant du corps de sa mère ou de ses sœurs, le sourire n’est plus vraiment un sourire. Mais la victoire d’un honneur retrouvé, d’une reconnaissance de l’horreur vécue.

Il ne dit rien. Il ne fait que sourire. A-t-il connu le bagne ? Les travaux forcés? A-t-il fait partie de ceux qui sont montés dans le bateau, étaient-ils de ceux qui ont été obligés de se coucher sur le ciment brûlant après s’être fait broyé les rotules par les coups de crosse ? A-t-il été soumis pour assurer sa survie ? A-t-il raconté tout cela à ses enfants et ses petits enfants quand ils lui demandaient « Raconte-nous quand tu étais jeune »? Est-ce qu’il sourit parce qu’il peut enfin montrer à un « Blanc » ce qui a été perpétré en son nom ?

Cela pourrait bien être le cas de Zacharie Rafetison, 91 ans, aujourd’hui président de l’Association des anciens rebelles. Le visage sévère, les bras croisés contre sa poitrine, son regard n’est pas celui d’un vieillard mais d’un combattant qui ne semble pas vieillir. Face au photographe, il est muet. Un Malgache présent à l’exposition lui demande : « Pourquoi tu ne parles pas ? Tu as toujours voulu te confronter à un Blanc et aujourd’hui tu te tais ? »

Il serre la mâchoire, se redresse et déclare : « Tu veux savoir, tu veux ? Je suis heureux qu’un garçon comme toi veuille savoir. Mais il te faut prendre ton temps. Ecouter. Avoir le courage. Tu as emmené ton ami blanc. Ton ami français. Il est venu. Je parle sa langue mais sa langue me brûle. J’ai 91 ans. Cela fait soixante ans que je n’ai pas parlé à un Français. Cela fait soixante ans que j’ai survécu à 47. Nos mains étaient nos bourreaux. Pas de toilettes dans la prison. Pas d’eau. On s’essuyait avec nos mains. On mangeait avec nos mains. Et nos ventres malades. Et nos diarrhées. Pas de cuiller. Pas de fourchette. Pas de papier. Nous mangions avec nos mains. Et nous en mourrions. Les Français n’avaient pas besoin de nous tuer, nos mains s’en chargeaient. Tu te tais ? Oui, tu as le droit. »

 

Zacharie Rafetison

Dans cette prison où il a croupi, d’autres prisonniers arrivaient alors qu’il n’y avait plus de place pour les accueillir. Où les « stocker » ? Ceux que menaient la répression ont alors gazé ces hommes qui tombaient les uns après les autres. Zacharie s’en est sorti, en plaçant ses mains contre sa bouche et son nez, se réfugiant sous les cadavres, dans la merde et le vomi. Ces mains tueuses lui ont sauvé la vie. « Cette odeur est l’odeur de ma survie, cette odeur, l’odeur de la merde. »

 

Pour en savoir plus :
Jacques Tronchon, « L’insurrection malgache de 1947 », éditions Karthala.
Film « Tabataba » (1988), de Raymond Rajaonarivelo, diffusé dans le cadre de l’exposition.

 

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Frédéric Chaudière, magicien au royaume de la lutherie

Frédéric Chaudière dans son atelier

Luthier au cœur de Montpellier, Frédéric Chaudière fait sonner violons, guitares, oreilles et bois d’érables ou d’épicéa. De quoi transformer toutes ces petites histoires en une grande autour de la Rolls des instruments à cordes.

« Ma famille est composée de peintres, d’écrivains, de sculpteurs, mais la musique reste la terra incognita », sourit Frédéric Chaudière. Ce luthier de 48 ans semble bien discret dans son atelier au cœur de Montpellier. Pourtant, la lutherie est aujourd’hui son gagne-pain. Tout commence il y a 25 ans. L’adolescence, une période tumultueuse. Un garçon de 14 ans rock’n’roll et révolté qui joue de la basse dans un groupe de punk.

Passionné de musique, il fabrique une première guitare pour un membre de son groupe. Puis une seconde pour lui. La troisième sera vendue au guitariste de Jean-Jacques Goldman. Loin d’être touché par l’univers « Rachmaninov » (compositeur, pianiste et chef d’orchestre russe), il se lance toutefois un nouveau défi : fabriquer des violons. « La forme me fascinait. C’est un peu l’école de la rigueur, ça me permettait aussi de voir d’autres domaines, moi qui détestais le classique ! »

Frédéric se renseigne alors sur les différentes écoles et rejoint l’Angleterre pour deux ans. A son retour, il loue un atelier, emprunte deux outils et commence à travailler aux côtés d’un luthier de Montpellier. Le professeur du Conservatoire national supérieur de Paris est l’un de ses premiers clients. A une époque où internet n’est encore que de la science fiction, Frédéric reçoit des lettres à n’en plus finir. Les gens venaient récupérer leur violon deux ans plus tard. S’il est sollicité pour la fabrication, on ne peut pas dire qu’il soit un virtuose de la musique. « Au début je n’étais pas capable d’évaluer la sonorité d’un bon instrument. Je cassais les cordes quand j’essayais d’accorder. Mais au fil du temps, mon oreille s’est faite, je sais pourquoi et de quelle manière on obtient les résultats », explique-t-il.

Frédéric Chaudière fait pourtant parler de lui. Des musiciens viennent parfois de New York pour un réglage de sonorité qui dure cinq minutes avant de repartir pour Los Angeles donner un concert. Pas question pour eux de confier cette tâche à un autre. Les artistes du monde entier se déplacent pour ses violons. Kazakhstan, Israël, Chine, Corée, Argentine, Espagne, Canada, Brésil… La liste est longue ! Des noms tels que Norbert Brainin du Quatuor Amadeus, Jean-Jacques Kantorow, Rainer Moog, Igor Ozim… Et des instruments pour tous les styles de musiques. Du classique au métal.  « Un bon violon est un bon violon. Avec on peut faire tout ce que l’on veut. Trois conditions : il faut qu’il soit facile à jouer, timbré et puissant. »

Être un bon luthier, selon lui, c’est « avoir un bon toucher, de bons yeux, un bon bois, de bons outils », mais le plus important : « Avoir des choses à dire. » Et pour cela, il faut une implication totale. Et pour avoir de bons outils, il faut qu’ils aient leur histoire. Errant au marché au puces de Sheffield en Angleterre, il déniche un rasoir de barbier du 19e siècle. Une fois la lame passée à la meule, il fabrique le manche. Les filets du violon quant à eux, sont fabriqués avec des copeaux de bois qu’il fait cuire dans du bois de campêche. Le vernis qu’il applique sur l’instrument est fabriqué avec de l’huile de lin qu’il lave, fait cuire et qu’il mélange à de la résine de pin qui aura elle-même cuit pendant de longues heures. Dans son atelier, les odeurs de bois projettent le visiteur dans une autre époque. Tout est artisanal. Et cela m’intrigue. La sensibilité du luthier serait la même que celle d’un musicien ?

Frédéric me propose alors une expérience. Je dois placer mes deux mains sur l’armoire vitrée. Une main sur le bois, l’autre sur la vitre. « Qu’est ce que tu sens ? » Il me paraissait évident que la vitre était plus froide que le bois. « Tout ici est à la même température, les matériaux envoient des informations erronées à ton cerveau. C’est cela que l’on travaille pour faire de bons violons. » C’est ainsi qu’il reconnaît au toucher quel bois fera un bon violon, certains sont plus gras, d’autres plus sableux et rêches.

Parce que ce que Frédéric sent, les musiciens le sentent aussi. Les violonistes entretiennent un rapport fusionnel avec leur instrument. Un jour, Frédéric fait un violon si réussi, qu’il demande au musicien de pouvoir l’emprunter pour une exposition une première fois. La seconde fois, le musicien lui annonce : « Je te prêterai plus facilement ma femme que mon violon. » Les rapports entre le musicien et son violon sont très forts. « Il est comme un organe. Si une autre personne joue dessus, ça sonne différemment ensuite. C’est très sensible », précise Frédéric. C’est ainsi qu’un violoniste lui rend visite avec un violon italien afin de régler les sonorités. Un coup d’archet a suffi au musicien pour se rendre compte que le luthier l’a joué. « Beaucoup de musiciens deviennent fous à cause de leur violon. Ça peut aller jusqu’à l’élève qui pousse sa prof dans les escaliers pour le récupérer. On y met toute sa vie. Un violon a un corps, un dos, une tête, des chevilles, un estomac, une âme. C’est une personne ! »

Norbert Brainin du Quatuor Amadeus (aujourd’hui décédé) se rend un jour chez Frédéric. Il lui laisse son Stradivarius, « La Joconde des violons » pour en faire une copie. Ce même Stradivarius qui était entre les mains de Bronislaw Huberman. Obligé de fuir aux États-Unis, il s’était fait voler ce violon par un adolescent qui jouait dans les bars et écrasait ses cigarettes sur l’instrument. Quand le violon est réapparu, ça a fait la une de certains journaux. Il se retrouve ainsi entre les mains de Brainin. Aucun livre ne relatait alors cette histoire rocambolesque. Une dizaine d’années s’écoule. Frédéric se lève en pleine nuit pour écrire cette histoire dont personne ne parle dans son livre : Tribulations d’un Stradivarius en Amérique. Un autre talent fait surface et une histoire qui ne passera plus aux oubliettes.

« Bien avant que le violoniste prît son instrument dans ses bras et contre lui, un autre homme avait déjà écouté ce vide pour concevoir la plénitude de son dont il serait capable. Le luthier est peut-être l’un des plus grands magiciens du vide que l’on puisse imaginer : c’est lui qui modèle l’espace clos du violon afin qu’il s’emplisse des plus beaux sons de miel et d’or que l’oreille humaine puisse entendre. »

Extrait de La Légende du Violon Yehudi Menuhin

 

Tribulations d’un Stradivarius en Amérique_

« Le 28 février 1936, le soliste Bronislaw Huberman donne un concert au Carnegie Hall de New York. Des deux violons qu’il a emportés, un stradivarius et un guarnerius, il choisit ce dernier. Quand il sort de scène, le stradivarius s’est volatilisé et ne refera pas surface avant de nombreuses années.

L’histoire de l’instrument disparu avait commencé par une nuit d’hiver 1706, dans une vallée des Alpes italiennes, quand un bûcheron choisit l’épicéa qu’il allait abattre en cette lune noire de janvier. De sa conception par le maître luthier Stradivari jusqu’aux rebondissements rocambolesques et véridiques qui suivirent l’enlèvement, Frédéric Chaudière raconte l’existence mouvementée d’un violon trop convoité sur un rythme de roman-feuilleton: durant trois siècles, en effet, le stradivarius cristallise et déchaîne les passions des artisans, des musiciens, des mélomanes, des amoureux de l’Art, du profit et de la gloire. »

 

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Un Amour de Geek

Dans « BooM BooM », court-métrage fort réussi, Steve Tran raconte le flirt entre un Asiat au cœur battant et une Maghrébine à son papa. BANDE ANNONCE EN +

« Il y a trente-six manières de dire « Je t’aime ». Mais au final, il n’y a pas besoin de mots pour l’exprimer. » Tel est le thème de « BooM BooM », le premier court-métrage « muet-musical » de Steve Tran, l’auteur de cette maxime, et Sébastien Kong, inspiré de l’ancienne relation d’un Viêt avec une Algérienne. Des projections sont prévues pour avril à Paris et lors de prochains festivals.

Minh est amoureux. Devant la fille de ses rêves en plein strip-tease, il est accro à son fantasme comme un plat de spaghettis gorgés de parmesan. Face aux poses lascives de sa déesse, Minh, interprété par Steve Tran (« Neuilly sa Mère » et le film à venir « Beur sur la Ville »), est au bord de la rupture de l’aorte. Elle s’approche, jouant avec son chemisier et, au moment où il s’apprête à atteindre le septième ciel, une image traumatisante le sort de sa chimère. Il reprend ses esprits dans son univers de geek édulcoré. L’appart est envahit par des gadgets inutiles.

Un Bob L’Eponge lui tient compagnie. Il s’allume une cigarette, se sert un coca devant un bol de Cheerios. A la télé, saveurs sucrées de la soul avec Monsieur Nov. Soudain, il lève les yeux vers la pendule : 18 heures. Il se rue vers la porte d’entrée. Se contorsionne à l’œil de bœuf. Jasmine… Une jolie Maghrébine (Sabrina Ouazani de « Des Hommes et des Dieux ») qui vit encore chez ses parents. Son cœur fait BooM BooM. Derrière lui, le loup de Tex Avery pousse son hurlement légendaire.

Il connaît son emploi du temps par cœur. Quand elle sort de chez elle, quand elle rentre du travail, le trajet qu’elle emprunte. Pourtant, il n’ose pas l’aborder. Surtout, il craint le père. Combats de regards, intimidations, le paternel semble vouloir lui faire la peau, à l’image de Clint Eastwood dans « Grand Torino ». « Bibi Nacéri(le père) était parfait pour ce rôle, il a ce côté intimidant quand il veut, bien qu’il soit exquis dans la vie », explique Steve.

Minh est vraiment seul. Dans son appartement, il tourne en rond. Cherchant à s’occuper en vain. Et se tourne vers son poisson rouge. Lui aussi tourne en rond. Finalement, ils mènent la même vie. Minh verse de la grenadine dans le bocal, dans l’espoir de « mettre un peu de rose dans la vie de son seul compagnon ».

Une journée ensoleillée s’annonce. Comme à son habitude, Minh regarde sa belle partir au travail de son balcon. Soudain, son « joli foulard » se fait la malle. Il n’en faut pas plus à cet amoureux transit pour courir à la rescousse du bout de tissu. Et peut-être récolter une récompense… Il court comme un lapin, renversant le cadi d’un sans-abri, fonçant dans une bande de jeunes et se retrouve sur un plateau de tournage.

Rien ne l’arrêtera dans sa course folle tout droit sorti des cartoons. Arrivé à l’arrêt de bus, c’est le drame. Sa bien-aimée se fait aborder par un homme. Et notre amoureux transi se transforme en preux chevalier qui part délivrer sa princesse. A deux pas de là, Jo Soul chante un évocateur « Love is all» sur un banc. Minh fera tout pour plaire à sa jolie brune. Parfois de façon très maladroite. C’est ainsi qu’il barrera la route à un homme soupçonné d’exhibitionnisme actif, joué par Issa Doumbia. « Issa c’est une Sabrina au masculin, il illumine l’écran », sourit Steve.

« En amour il n’y a pas de notice. » Au restaurant chinois, Benjamin Siksou à la guitare illumine la soirée. Minh consulte le menu. Il lève les yeux et devant le sourire ultra-bright de la demoiselle, referme la carte sans rien dire. Cette situation, Steve l’a déjà vécue. De là, s’ensuivent les inévitables questions : « Si je mange un travers de porc devant elle, va-t-elle être écœurée ? », ou encore : « Après le resto, si ça se passe bien, va-t-elle hésiter à m’embrasser parce que j’avais du cochon dans la bouche ? Même si je me lave les dents ou que je mange un chewing-gum ? »

«L’amour est universel. Cela semble naïf, jacksonien, mais c’est une réalité », déclare le jeune talent. Pour les Bardot en puissance, pas d’inquiétude, le poisson va très bien.

Aude Duval

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Détends-toi, mon pote, fais du shiatsu!

Cette technique japonaise de relaxation est réputée pour estomper le stress du travail et rendre une bonne qualité de sommeil. J’ai rencontré Renaud, ingénieur au CNRS, qui pratique cette discipline depuis deux ans.

Renaud est un homme actif. Et pour cause. A 39 ans, cet ingénieur au CNRS, spécialisé dans la recherche sur le climat, a une vie bien remplie. Epanoui dans son travail, il n’en reste pas moins confronté aux aléas de la vie parisienne. Les râleurs dans le bus, les sorties de bureau hystériques, le stress dans le métro avec en fond sonore les mouflets qui braillent, il connait. Sans parler de la pollution vindicative qui sévit au dessus de la capitale, déterminée à vous pourrir tous les pores de la peau. Avec tout ça, comment fait-il pour trouver la paix intérieure ?

Cette épreuve «Fort-Boyard», que peut être une journée dans Paris, enfin achevée, il retourne « au calme » dans son appartement parisien. Comme lui, n’avez vous jamais eu le sentiment d’être complètement abruti en rentrant chez vous après une journée de boulot ?  Un jour, un ami bienveillant lui recommande de suivre la voie de Namikoshi, ce célèbre Japonais qui à l’âge de sept ans s’est rendu compte qu’il soulageait sa mère, atteinte de polyarthrite, par une pression des paumes et des pouces. Le shiatsu était né.

D’après le ministère de la Santé du Japon, la discipline est un « traitement qui applique des pressions des pouces et des paumes sur des points déterminés du corps, corrige des irrégularités, maintient et améliore la santé, contribue à soulager diverses maladies (gênes, douleurs, stress, troubles nerveux) et active la capacité d’auto-guérison de l’organisme. » Pour apprendre cet art, Renaud se tourne alors vers l’EJS (Ecole japonaise de shiatsu). C’est la révélation : « J’ai tout de suite accroché, surtout pour le côté humain. » Il commence à manipuler. À l’aide de fiches techniques et de bouquins, Renaud apprend les bases de la médecine traditionnelle chinoise, développe son toucher et ses connaissances sur les méridiens. Son entourage lui sert de cobaye. « On apprend, dit-il, à repérer les dysfonctionnements grâce au toucher. On a beau suivre le protocole c’est en manipulant qu’on travaille son ressenti. Si on observe un problème ou si la personne se manifeste, on va cibler avec un shiatsu plus curatif. S’il y a des « zones chaudes » on sait qu’il y a une inflammation musculaire par exemple.»

Et tout ça se travaille. Au même titre qu’un musicien développe son oreille et son toucher, Renaud apprend à ressentir les maux des gens. « Fais un test, si tu places ta main à deux millimètres de ton crâne, tu vas ressentir un peu de chaleur qui s’estompe quand tu l’éloignes », explique-t-il. Ecouter l’autre, ne pas se laisser envahir par les bruits parasites, et vous serez un bon pratiquant du shiatsu. L’argent et la célébrité seraient de bien mauvaises raisons de se lancer dans cette activité. La notion de don est récurrente, il faut aimer les gens et l’échange. «Je ne répare pas une voiture», affirme Renaud. Génération hippie de retour dans ce monde de brutes ? Renaud n’a ni les cheveux longs, ni de fleurs derrière les oreilles mais une réelle volonté d’apporter du bien-être aux gens.

Beaucoup de personnes se tournent aujourd’hui vers les médecines alternatives. Un phénomène de mode qui apporte ses bienfaits et parfois des dérives. C’est bien connu, les Français sont les numéros 1 dans l’acharnement médical. N’importe qui peut se faire livrer une boîte de Prozac. On pense à Melinda qui se shoote parce qu’il pleut alors qu’elle avait misé sur les tongues ou Kelly, 14 ans trois quart qui souffre d’une rupture amoureuse du myocarde. On nous gave d’antibiotiques pour la moindre constipation et qui sait, un jour, le LSD sera peut-être fourni par les psys pour les artistes en manque d’inspiration.

Au final, des problèmes qui ne se règlent pas forcément,  et surtout des effets secondaires. « Une femme à la radio expliquait que les industries pharmaceutiques avaient des blockbusters :  »Tel médicament est super car il est au top de la vente ! » Il y a quand même une question de fric dans l’histoire », déplore Renaud. Il ajoute que les gens ont tendance à faire leur propre diagnostic et se dirigent parfois vers des charlatans.  D’après lui, « il y a un sacré déséquilibre en France. »

Mais Renaud insiste sur le fait que la médecine occidentale reste indispensable et ne peut être remplacée par les médecines alternatives. « On n’est pas des médecins, on n’est pas des psys. Le shiatsu ne peut pas soigner toutes les maladies mais peut aider le corps à mieux se défendre. On ne remplace aucune autre technique, mais il est intéressant de travailler en complémentarité », précise-t-il. En effet, le shiatsu joue la carte de la prévention, on renforce le bouclier de nos globules en évitant ainsi les effets de la fatigue et les maladies courantes. Une expérience qui l’enrichit également sur le plan personnel. Un retour aux « valeurs authentiques », loin du stress, de l’aspect matérialiste d’une société centrée sur elle-même. « Je me sens plus japonais », plaisante-t-il.

Et selon lui, les Parisiens en auraient visiblement bien besoin : « Ça devrait être d’intérêt public », déclare-t-il. « Si les Parisiens pratiquaient tous cette discipline, ils ne seraient plus des Parisiens, ils iraient tous à Tokyo ! Paris serait vide ! Le bonheur ! »

Aude Duval

 

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Canapé et Charentaise Spécial St Valentin

Rubrique « Rien dans ma vie » spécial Romantisme. Chaque jour, de nouveaux célibataires font surface. Et cela concerne quelques millions de français. Pour les cocus, c’est la phase terminale.

Il y a des associations pour soutenir les personnes en situation de handicap, les personnes âgées, la disparition des abeilles mais à mon sens, les célibataires sont horriblement laissés-pour-compte. Pourtant c’est une véritable épidémie qui s’abat sur la France. Aujourd’hui c’est la St Valentin pour les couples heureux, ou ceux qui veulent faire croire qu’ils le sont. Pour les autres, c’est la St Va-Pas-Bien.

Et là c’est le drame. Confrontés au monde extérieur, vous n’échappez pas aux niaiseries des amoureux des bancs publics. Dans une société où les cadeaux sont nécessaires pour prouver son amour, les hommes achètent n’importe quel truc ridicule à un prix exorbitant rien que pour voir des étoiles dans les yeux de leurs dulcinées. Un bonheur pour les pakistanais du métro qui ne vendent plus leurs roses à l’unité alors que de votre côté, le seul cadeau que vous recevrez sera un plumeau ancestral par votre voisine bienveillante.

Pourtant, vous en avez fait des efforts cette année pour trouver le Prince Charmant avec la carte de crédit qui va avec. Alors que Ramona, cent-dix kilos, une acné florissante et des furets sous les bras vous annonce que l’homme de vos rêves vient de la demander en mariage, vous sombrez dans les tréfonds de la dépression. Inutile de mettre un tampon usagé dans son verre de champagne pour vous venger, vous finirez de toute façon cette journée entre le Nutella et les charentaises.

Voyez le bon côté des choses. Vous ne vivez pas d’amour et d’eau fraîche mais au moins vous ne risquez pas de souffrir de déshydratation. Profitez de cette belle journée pour composer votre kit de survie du célibataire: 3kgs de chocolat, un sex toy dernière génération, des kleenex (mieux vaut trop que pas assez) et deux boîtes de Prozac. Dans le pire des cas, vous exploserez simplement votre dernier pantalon et serez bonne pour un abonnement en salle de sport.

Dans quelques années, vous aurez un CV de solitude en béton et deviendrez la meilleure de l’agence «Chandelle à tout prix». On sollicitera votre savoir-faire d’expériences amoureuses douloureuses ou inexistantes  dans des missions ultra importantes où vous ferez l’inventaire des photos de mariage. Mais pour l’instant, jetez les bouteilles de whisky qui vous tiennent compagnie depuis des mois et relevez le menton vous êtes trop jeune pour en avoir deux. Et cessez de pleurer, votre mascara, c’est pas du waterproof.

 

Game Over

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